Les photographes ont pour habitude de dire et de vendre leurs prestations en disant qu’ils veulent immortaliser les souvenirs. Oui c’est notre mission première et c’est pour cette raison que nous prenons des clichés. Elle s’inscrit en filigrane à chaque fois que nous appuyons sur le déclencheur. Nous en avons bien sur d’autres et qui sont propres à chacun(e), d’où la pluralité de prestataires qui s’offrent à vous.
Personnellement, mon intention dans chaque photo est de réconcilier les gens avec leur image. Leur offrir des portraits dans lesquels ils se reconnaissent et pas fabriqués de toute pièce.
A force de voir des images partout nous en oublions leur intérêt, la puissance qu’elle peuvent avoir dans notre vie pourtant les professionnels n’en oublient jamais la fonction première : celle des souvenirs gravés à jamais.
LA PHOTOGRAPHIE COMME HERITAGE :
Comme vous pouvez vous en doutez lorsque quelqu’un, une famille prend rendez-vous pour une séance photo, ils ont en première intention de conserver des clichés, tout d’abord pour se faire plaisir mais avant tout pour les transformer en héritage. Oui, l’héritage se passe aussi par la forme des souvenirs. C’est la mémoire des gens de manière picturale. Chaque famille au moins un ou plusieurs types de patrimoine : génétique (ressemblance), immobilier ou, ce qui est pour moi le plus important : le patrimoine pictural. Une expression originale qui vient compléter l’expression patrimoine familial.
« Le patrimoine photographique est le patrimoine le plus courant de nos jours : les souvenirs restent toujours »
En effet un shooting photo peut s’aborder de différentes manières pour le futur. Tout d’abord c’est la garantie d’un bon moment qui devient en lui-même un nouveau souvenir, mais le résultat, les photographies donc, sont des objets de transmission pour les futures générations.
Je suis issue d’une famille, comme j’ai pu déjà le dire (Mon histoire : www.axrphotos.com/mon-histoire/) où la photographie était très présente, et où la génération de mes parents et des leurs ont consommé en premier en grande quantité des pellicules. Des malles entières de photographies couleurs, noir et blanc se sont accumulés au fil du temps, des nouvelles vies crées. Et je ne parle même pas des albums. Outre l’attractivité et l’accessibilité des appareils, ce qui n’a pas toujours été la cas du reste, nos aïeuls ont compris même implicitement que créer du souvenir était important.
Il y a plein de personnes que je n’ai pas connu, ou parties quand je n’étais qu’une enfant. Et de pouvoir mettre un visage sur eux me permet de les rendre plus proches de moi, plus palpables. Ces souvenirs peuvent aussi nous permettre de réactiver un moment oublié.
L’importance des souvenirs s’inscrit aussi dans une réalité historique de la photographie.
« La photographie comme moyen de mettre en image ses ancêtres »
En effet jusqu’à dans les années 40, la photographie, ses appareils, la prise de vue n’étaient pas forcement accessible de manière courante, mais la photographie de portrait (familiale) évolue en même temps que celle de la photographie. A partir de 1860, il est devenu de plus en courant de se faire faire « tirer le portrait ». Plus rapide et économique d’une peinture, la photographie se met au service des moins fortunés. Aller chez un professionnel fait partie de plus en plus à un rituel. Même si les portraits sont rigides (mettre un portrait de l’époque), il est maintenant possible de transmettre son visage, qui on étaient à sa descendance. En général on s’apprêtait de la meilleure manière qui soit quand on allait chez le photographe : le portrait était considéré comme un grand moment important et unique.
Outre le côté historique qui nous en apprends sur les costumes et la société de l‘époque (cette phrase fait ressortir pour mon amour pour l’Histoire, non pas du toutttttttttttt ! ), nos ancêtres faisait le choix d’immortaliser leur identité afin de créer une filiation avec leur descendance.
« Savoir d’où l’on vient »
Comme je le disait plus haut, avoir des images des personnes qui ont composés ma famille, me les a rendus plus proches.
Beaucoup de familles n’ont pas toujours eu cette occasion. On se retrouve à entendre parler de proches que nous ne connaissons pas. Je trouve que ne pas pouvoir savoir à quoi ils ressemblent les rendent plus muets dans leur histoire.
Ainsi la photographie permet de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va. Je trouve cela extrêmement important et je suis sûre que je ne suis la seule.
AIMER SA FAMILLE
Une séance photographique est un gage de souvenirs, il en est l’élément le plus important, et même l’initiateur. Pour moi, une séance est une forme de preuve d’amour, une preuve d’amour pour soi, pour ses proches. Je suis convaincue que les photos ont un grand pouvoir émotionnel qui nous aide à nous connecter aux souvenirs du passé, même après des années.
C’est pour cette raison que les demandes de shooting affluent, les gens l’ont bien compris, parce que grâce à chaque image nous gardons une trace des êtres chers. Qui peut absolument avec certitudes dire qu’il pourra garder en mémoire tous ses moments et les détails qui le composaient ? L’image a ce pouvoir : graver l’amour que l’on porte à nos proches, leur sourire, leurs joies pour toujours. Et tout ça sans avoir besoin d’utiliser le moindre mot ni expliquer quoi que ce soit – juste voir les photos suffit pour raviver ces moments-là !
Les avoir en plus à portée de main, nous rassurent aussi et même, nous aide dans les passages difficiles de nos vies.
« Se souvenir ? Un jeu enfantin ? »
On parle et ressasse des souvenirs. Nombreux sont ceux qui pensent qu’après tout notre mémoire est là pour ça, que le verbe se souvenir se conjugue avec facilité. Pourquoi être pris en photo car se souvenir est quelque chose de basique et bête….pourtant, pourtant, dans nos vies mouvementées actuelles et très stressantes psychologiquement, nous oublions. Oui nous oublions les bonheurs passés, l’amour de soi et pour les autres car la course de la vie quotidienne ne nous fait retenir que les choses les plus tristes. La société anxiogène de mauvaises nouvelles appuie sur le négatif et nous éloigne de la beauté de précieux instants. Et c’est normal ! Nos reflexes sont similaires.
L’image, donc, sert de support, permet pour un éventuel futur, de devenir l’appui de notre mémoire. Celle-ci reste malgré tout un outil utile avec lequel on peut facilement cristalliser les joies passées.
Prenons l’exemple d’un malade d’Alzheimer, maladie qui pour rappel, entraine la perte de la mémoire immédiate, mais pas la mémoire lointaine. Il est conseillé de montrer des photos de la famille passée et la plupart du temps la vue de ces souvenirs provoque toujours de l’émotion.
Derrière chaque cliché se trouvent bien souvent milliers sensations fortes, sentiments entrecoupés & nostalgies ancrés qui sont libérables grâce aux œuvres photographiques.
« DE TOUTE L’IMPORTANCE DE L’IMPORTANCE »
Ne pas avoir de clichés de soi, surtout de soi, mais aussi de ses proches est un véritable regret. De ne pas en avoir d’évènements mémorables précis l’est tout autant. Combien de fois je me suis étendue dire par des clients qu’ils avaient fait l’impasse sur le budget photo ou tout simplement de ne pas avoir immortalisé cela ? Même si les générations qui arrivent prennent de plus en plus de photos, illustrer un véritable moment est plus une excuse qu’une véritable intention.
Imaginez si vous n’avez pas de portraits de vos proches ? Oui oui cela arrive encore de nos jours.
Les souvenirs sont l’envie profonde de transmettre ce que nous avons été toute notre vie. Les clichés sont l’immortalisation de notre passage sur terre.
Et vous ? Si vous décidiez de transmettre un portrait de vous, une séance en amoureux ou en famille ou tout simplement un moment de votre vie.
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